Aujourd’hui, 3,3 millions de salariés parcourent plus de 25 kilomètres pour se rendre sur leur lieu de travail en France (source : Insee).

Une distance qui ne cesse d’augmenter année après année, un phénomène intimement lié à la taille actuelle des grandes métropoles...

Quand un auteur de science-fiction anticipait l’essor des banlieues

Dès 1901, H. G. Wells, l’auteur de La Guerre des mondes, pressentait, dans son livre Anticipations, que l’utilisation massive de transports rapides conduirait à un accroissement important de la taille des villes. En effet, depuis des siècles, la taille maximum des villes ne dépassait pas un rayon de six kilomètres, s’adaptant ainsi au seul moyen de locomotion de l’époque : la marche. Puis, l’utilisation de chevaux a conduit celles-ci à presque doubler leur diamètre. Se projetant un siècle plus tard, H. G. Wells imaginait qu’en l’an 2000, les grandes villes du monde pourraient atteindre une cinquantaine de kilomètres, grâce à l’utilisation des voitures modernes, plus rapides. Une intuition visionnaire !

Le progrès se révèle parfois contre-productif

Alors que les trajets domicile-travail ne représentaient que trois kilomètres au début des années 60, ce chiffre avait déjà doublé à la fin des années 60 pour atteindre 15 kilomètres en 2010. Rejoignant l’analyse d’H. G. Wells, le penseur Bernard Charbonneau pointe lui aussi la contre-productivité de l’automobile : en permettant aux salariés de gagner du temps, l'essor de la voiture personnelle a au contraire entraîné un allongement des distances et des temps de trajet.

Et si on réduisait enfin les trajets ?

Cette augmentation n’est pas sans conséquence. En 2018, le baromètre Paris Workplace SFL/Ifop pointait ainsi les effets néfastes de temps de navette trop importants : diminution du bien-être, temps de présence réduit sur le lieu de travail, relations sociales affectées, moindre fidélisation des salariés,etc. Une situation loin d’être une fatalité car de nouvelles façons de travailler, plus nomades, émergent..